Le bitless briddle


Le bitless briddle (littéralement « bride sans mors ») a été breveté par le Dr vétérinaire Robert Cook, qui l’a commercialisé dans les années 2000, suite à son travail de recherche sur l’impact du mors sur le système respiratoire du cheval. Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet et fervent défenseur d’une équitation sans mors. Plus communément appelée bitless en France, cette bride se différencie d’un side pull par deux courroies coulissantes partant de la têtière, se croisant sous les ganaches, et chacune reliée à une rêne en passant par un anneau sur la muserolle. Ainsi la courroie de droite est reliée à la rêne gauche et vice versa, permettant ainsi une action bilatérales.

Le bitless est un système sans mors permettant des actions précises grâce à cette dissociation droite-gauche qui sont son principal atout.
Il fait partie des ennasures permettant de monter de manière classique, mais nécessite une main habile et un usage majoritaire des autres aides (jambes et assiette) car son système coulissant rend très désagréable pour le cheval une forte pression constante.
L’avantage de ce système est aussi son inconvénient : lorsque le cavalier agit, les pressions s’effectuent sur l’ensemble de la tête du cheval, donc sur des surfaces assez importantes. C’est un des principaux arguments du Dr Cook : d’après lui le fait que la pression soit répartie sur l’ensemble de la tête rend la communication cavalier-cheval totalement indolore avec cette bride, en comparaison avec un mors qui agirait sur un seul point : la bouche.
Cet argument est discutable, car si on prend l’exemple où toutes les conditions sont réunies pour que le cheval réponde positivement à la demande du cavalier, la communication cavalier cheval sera fluide et indolore quelque soit l’outil.
Dans le cas où les conditions ne le seraient pas (demande insuffisamment préparée, cheval pas dans le bon équilibre, n’ayant pas assez compris/accepté les aides, faute de main/assiette du cavalier, etc), il serait intéressant de pouvoir évaluer la quantité de pression qu’il faudrait mettre avec un mors ou avec un bitless.
Bref je ne m’aventurerai pas plus loin sur ce débat mais j’invite le lecteur à la prudence si il se rend sur le site du docteur Cook, son argumentaire comporte de nombreux biais de confirmation, et le vocabulaire utilisé est très orienté (le mors c’est méchant, le bitless c’est gentil), qui sont bien éloignés de la rigueur et de la neutralité scientifique.
L’inconvénient surtout de cette large répartition des pressions, c’est le nombre de stimulis exercés en même temps sur la tête du cheval. Cela rend la compréhension des actions de rênes peu intuitives pour certains chevaux.
Parmi tous les systèmes sans mors, le bitless est celui qui agit sur le plus grand nombre de zones en même temps et donc le plus complexe à comprendre pour le cheval : ce qui posera problème à certains chevaux et pas du tout à d’autres.
Le bitless agit en partie sur la nuque (nuque, ganache, auge, nez plus exactement), et ne conviendra pas à des chevaux ayant une sensibilité des cervicales hautes. Pour ces chevaux je lui préfère le « Likorne » qui n’exerce aucune pression sur la nuque.
A mon sens le passage des courroies le long des ganaches peut poser problème en présence de surdents dans le fond de la bouche, et une vigilance est à observer si le cheval montre des signes de gêne inhabituels quelques temps avant la date anniversaire du soin dentaire.
Réglages :
Cela afin d’éviter une pression sur l’ensemble de nerfs passant à cet endroit dont le nerfs trijumeau.
Attention toutefois à ne pas le régler trop bas, l’os nasal est fragile et le mauvais réglage de la muserolle peut entraîner des dégâts.
Les repères à prendre peuvent varier suivant la taille et la conformation de la tête des chevaux, comptez environs 3 à 4 doigts sous l’apophyse et 3 doigts au dessus des commissures des lèvres.
Comment choisir son bitless :
On veillera à ce que le frontal soit suffisamment grand pour ne pas ramener la têtière contre les oreilles, et on doit pouvoir passer un plat de main sous la têtière et sous le frontal.
La muserolle est généralement assez fine, composée de cuir, corde ou biothane.
Il est important que la matière des courroies coulissent bien dans les anneaux afin qu’elle se desserre immédiatement lorsque les doigts du cavalier se desserrent.
Pour conclure, le bitless est un outil qui ne fait pas dans la nuance, on adore ou on n’aime pas, que ce soit pour les cavaliers ou pour les chevaux.
C’est un outil que je ne propose pas systématiquement en consultation, mais qui conviendra à des cavaliers souhaitant travailler leurs chevaux avec une certaine précision, avec des chevaux qui commencent à s’orienter correctement. Il apportera alors la finesse pour aller plus loin si les chevaux le tolèrent bien.
* Source Wikipédia