J’ai testé : les réflexes archaïques


Depuis 10 ans que je travaille sur ma posture, j’ai abordé la question sous différents angles : physique (renforcement musculaire, yoga, pilates…), l’éducation somatique (Alexander, Feldenkrais, les images mentales (équitation centrée), et bien sûr les classiques bien que démodées heures de mise en selle.
Le sujet a été bien balayé, mais je n’en suis toujours pas venue à bout (ah bon c’est sans fin?), et malgré l’énorme évolution qui a eu lieu en 10 ans et en particulier ces trois dernières années, je rencontre des difficultés récurrentes : des difficultés à me laisser aller en arrière (ça va mieux, merci le renfo), à ouvrir mes épaules, à relâcher ma nuque (qui vient en compensation de tous les mouvements qui me sont difficiles), et quelques autres trucs.
Aujourd’hui, sous conseil d’une amie qui a testé sur elle et sur son fils, j’ai poussé pour la première fois la porte d’une psychomotricienne pour tester mes réflexes archaïques et posturaux.
C’est quoi les réflexes archaïques ?
Ce sont des réflexes qui apparaissent in utéro et dans les premiers stades de développement de notre vie. Ils servent à nous protéger, comme par exemple le réflexe parachute, qui nous fait mettre les mains en premier quand nous chutons vers l’avant, pour protéger notre tête.
Normalement, ils émergent, se développent pour accomplir leur rôle, et sont intégrés par le système nerveux (en général lors de la première année de vie). Pour tout un tas de raison (réflexe pas assez stimulé dans la petite enfance, choc, traumatisme, accident), ils peuvent ne pas avoir été « classés » par le cerveau, ou ressortir à l’âge adulte.
Leur non-intégration a une répercussion sur les sphères motrices, cognitives, proprioceptives, mais aussi sur les sphères émotionnelles et sociales.
Il existe plus de 70 réflexes archaïques et posturaux, qui sont tous interdépendants. Un réflexe non intégrés va donc en impacter d’autres.
Et le rapport avec le poney ?
Les réflexes archaïques font partie des pistes à explorer face à des difficultés pour apprendre et pratiquer l’équitation. Si un ou plusieurs réflexes ne sont que partiellement intégrés ou pas intégrés, ils vont parasiter la communication entre le cavalier et le cheval en altérant le fonctionnement global du cavalier, ou la réalisation d’une action motrice correcte. Ou bien le cavalier va pouvoir réaliser cette action quand il est au top de sa forme, mais ne pourra plus le faire ou de manière aléatoire avec la fatigue.
Le déroulement de la séance
Cette première séance a consisté à tester mes réflexes à travers différents exercices tout simples, comme marcher à quatre pattes, fixer un point, me laisser bouger différentes parties du corps par la psychomotricienne. Je devais être attentive à ce qui se vivait en moi durant ces exercices.
Certains ne me provoquaient rien, mais pendant d’autres j’arrêtais de respirer, me contractait, bougeait involontairement une autre partie du corps ou au contraire ne parvenait pas à bouger.
3 réflexes ont été retenus suite à ces tests :
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le réflexe de Moro, qui est celui d’ouvrir largement les bras en cas de chute en arrière, en lien avec le sentiment de sécurité, c’est lui le principal responsable de ma peur de me laisser aller en arrière et de ma difficulté à relâcher ma nuque.
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le réflexe de radiation du nombril, un réflexe postural qui connecte le centre aux périphéries du corps et dont la non intégration provoque des déséquilibres posturaux, et le sentiment de ne pas être à sa place. Lui, c’est un des responsables de l’importante dissymétrie entre mon côté droit et mon côté gauche.
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le réflexe amphibien, qui connecte le genou à la hanche lorsque celle -ci est stimulée. Sa non intégration peut générer un manque de coordination entre le haut et le bas du corps, des problèmes d’équilibre, une peur de s’ouvrir au monde et le sentiment d’être coupé en deux. Lui, je ne connais pas encore son impact en équitation mais bon, comme il s’agit du bassin et des jambes, ça ne peut pas faire de mal de le bosser!
Et après ?
Ce sont des exercices simples de coordination, et des massages. J’y retourne dans 6 semaines pour faire le point. Je suis rentrée de ma séance bien fatiguée!
Si tout se passe bien, je ne m’apercevrais pas des changements, qui ne doivent pas me demander d’efforts, sauf à me regarder vivre différemment des situations qui m’auraient mises en difficulté auparavant.
Dans ma pratique équestre, nulle doute que ce nouvel angle d’approche apportera sa pierre à l’édifice, je referai le point d’ici quelques mois (abonne-toi à l’infolettre si tu veux être tenu au courant!).