Stage avec Pierre Beaupère
Ce premier we de 2016 s’est concrétisé un projet vieux de plusieurs années qui me tenait à cœur. Faire intervenir Pierre Beaupère en Bretagne.
Conquise par la lecture de son livre “Equilibre et Rectitude”, à mon avis un des seuls ouvrages équestres permettant de comprendre de façon claire des notions complexes, j’avais également beaucoup aimé voir dans son DVD tiré du livre des chevaux travaillant juste et montrant des signes de bien être au travail, ce qui est loin d’être toujours le cas à ce niveau.
Mes attentes par rapport à ce stage étaient doubles :
- Sur le plan équestre, confronter mon travail au regard de Pierre, notamment sur le travail de la rectitude que j’avais entamé en me basant sur sa séquence d’exercices. Résoudre mon problème de manque d’impulsion et de tension qui s’était installé depuis plusieurs mois et nous faisait stagner.
- En tant qu’enseignante, voir à l’œuvre un vrai pédagogue et glaner des pistes pour évoluer dans ma capacité de transmission.
Déroulement
C’est à Pont Aven, en Finistère, dans une sympathique écurie de spectacle qu’à eu lieu cette première rencontre.
Le stage s’est déroulé sur trois jours : 24 séances, 15 cavaliers et chevaux, et bon nombre d’auditeurs libres.
Rouge, et moi sommes arrivés la veille, en petite forme pour lui ; vu l’investissement j’ai fait le choix de serrer les dents et de tenter quand même. Bien m’en a pris.
Côté cavalière
Le choix des priorités : ou pour réutiliser l’image de Pierre, si la maison brûle et que tout s’effondre, qu’est ce qu’on sauve en premier ? Il est important de se poser la question pour pouvoir réagir promptement le cas échéant. Dans notre cas, ce sera la mise en avant.
Aller dans ses zones d’inconfort pour progresser : Non qu’on ne me l’ai pas fait remarquer avant, mais je me trouvait des tas d’excuses pour ne pas faire avancer le cheval : le sol est mauvais, il a mal au pied, le manège est trop petit, il a peut être mal quelque part… Bon c’est surtout que lorsque je le mettait en avant, tout le reste s’effondrait : adieu décontraction, adieu rondeur, adieu équilibre…
Un passage pourtant nécessaire pour reconstruire une locomotion correcte.
Une fois le cheval vraiment bien actif, nous nous attelons à la priorité n°2 : l’égalité de contact sur les deux rênes. Venir prendre le contact sur la rêne que le cheval lâche, quitte à l’avoir l’encolure tordue, décontracter sur l’autre rêne, attendre que le cheval ait cédé dans sa bouche et dans sa nuque, et redresser progressivement.
Dans notre cas malgré la dissymétrie flagrante du cheval : 5 cm de décalage de hauteur entre ses deux épaules quand même, on s’aperçoit que c’est bien souvent vers l’épaule intérieure que le cheval reporte son poids, quelle que soit la main ou on tourne.
Savoir ce que l’on veut, et se poser les bonnes questions : se détacher du jugement de bon et mauvais, se demander plutôt si le cheval est dans l’attitude / rythme / angle (ou autre) que nous voulons, et si nous pouvons modifier cette attitude / rythme / angle (ou autre). Et si l’on est pas assez aguerri pour savoir si l’attitude / rythme / angle (ou autre) est ce qui est bon pour le cheval, varier ces paramètres régulièrement permet de passer forcément par ce qui convient au cheval.
Côté enseignante :
La visualisation :
L’image de ce que l’on recherche est plus importante que le moyen de l’obtenir. On revient à l’idée de savoir ce que l’on veut, et de la nécessité de pouvoir parfaitement visualiser la situation désirée avant de la demander, voir imaginer la situation en exagérée pour pouvoir en obtenir la moitié.
En cas d’échec répété ou de peur, le cerveau enverra forcément en premier lieu l’image de ce que l’on ne veut pas. Le cerveau est comme un muscle qu’il faut entraîner à voir le positif. Ce travail se fait au quotidien, au calme.
Le cavalier doit s’exercer à imaginer son “cheval du futur” pour ne pas s’enfermer dans l’image négative du cheval avec ses défauts d’aujourd’hui.
La simplification :
Ne pas faire quelque chose qu’on n’est pas capable d’expliquer avec des mots simples.
Cibler les priorités, les définir simplement et régler les problèmes un par un, en gardant l’esprit clair.
Bilan :
Tous les couples présents ont pu bénéficier d’un enseignement personnalisé et adapté, dans le discours comme dans la technique, et les progrès étaient visibles pour tous.
Certains se sont sentis des envies d’organiser des stages dans d’autres lieux en Bretagne, espérons que cela générera une vraie dynamique en grand Ouest pour poursuivre un suivi régulier.
Pour ma part je projette de réitérer l’évènement en octobre 2016 en Finistère sud, les dates de stage pourront être suivies ici : https://www.facebook.com/groups/164984570532746/ .
Je remercie chaleureusement Pierre Beaupère venu affronter la tempête bretonne pour nous faire partager ses connaissances avec humour et bienveillance, Cynthia pour son aide pour l’organisation, Marion et Guena pour nous avoir ouvert leurs portes, les cavaliers et auditeurs qui sont venus partager ces trois jours, mon petit Rouge qui malgré les circonstances a été parfait, Anne pour la compta, Patrick et Dorothé pour le transport, Cyndie pour les photos et tous ceux qui m’ont supportés et soutenus lors de l’organisation de cet événement qui était pour moi une grande première.
A bientôt pour le prochain stage!
Commentaires
Ton article est vraiment intéressant. Ça donne envie de tenter l’expérience.